PARIS (AFP) -
Nicolas Sarkozy dévoile vendredi son très attendu plan
pour les banlieues, une de ses principales promesses de campagne,
qui suscite des espoirs plus de deux ans après les émeutes des banlieues
de l'automne 2005.
Le président a prévu de présenter un plan "extrêmement ambitieux",
"qui doit changer le quotidien de nos compatriotes qui vivent dans les
quartiers", selon l'Elysée. Le plan sera axé sur "les droits et devoirs"
qu'il revient à "chacun de respecter, explique-t-on. Il comprendra "des
mesures spécifiques" pour les jeunes ayant quitté l'école.
Les grandes lignes du plan "Espoir banlieue" avaient été tracées par
Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la Ville le 22 janvier à Vaulx-en-Velin
(Rhône): concentré sur une centaine de quartiers parmi "les plus difficiles",
avec trois priorités, l'insertion par le travail, la lutte contre l'échec scolaire,
le désenclavement. Elle avait annoncé la création de 45.000 emplois en
trois ans et un financement d'un milliard d'euros.
Des chiffres "manquant peut-être de prudence", avait commenté sa
ministre de tutelle, Christine Boutin.
Le chef de l'Etat devait détailler son projet lors d'une cérémonie solennelle
à l'Elysée: un millier de personnes sous les ors de la République, dont
habitants des quartiers, associations, élus, chefs d'entreprises...
Très critiqué pour sa sortie sur le "kärcher" et les "racailles" lorsqu'il était
ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait affirmé pendant sa campagne
qu'il mettrait en oeuvre, s'il était élu, "un grand plan Marshall de la formation
pour tous les jeunes" des quartiers.
Près d'une année plus tard, alors que se multiplient les cris d'alarme sur la
situation de quartiers réputés difficiles, illustrée notamment par les violences
de novembre à Villiers-le-Bel, le plan va voir le jour. Mais ce fut un accouchement
dans la douleur.
Mi-janvier, il avait donné lieu à une cacophonie au sommet de l'Etat, entre le tandem
exécutif partisan du plan (
François Fillon a jugé "absolument nécessaire" une politique
"spécifique aux quartiers les plus défavorisés") et les ministres chargées du dossier
qui ne le jugeaient plus pertinent. Depuis, Mme Boutin a assuré qu'elle-même et
Fadela Amara seraient "en ordre de marche pour mettre en application" les mesures
du président.