L'Assemblée nationale a adopté mardi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2009, qui tente de contenir le déficit à 8,6 mds d'euros, et autorise les salariés à travailler jusqu'à 70 ans, mesure très contestée par la gauche et les syndicats. Lire la suite l'article
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Discussion: Retraites
Approuvé par la quasi totalité de la majorité, rejeté par l'opposition, le texte a donné lieu à une intense controverse avec le vote, à l'initiative de Denis Jacquat (
UMP), d'une disposition autorisant un salarié à travailler jusqu'à 70 ans.
Pour la droite, cette mesure, basée sur le volontariat, offre aux salariés la liberté de travailler plus longtemps, mais la gauche dénonce une première brèche dans le système de retraite à 60 ans.
Dans son projet initial, le gouvernement avait prévu l'interdiction, pour les employeurs, de mettre un salarié d'office à la retraite à partir de 65 ans, sans même prévoir un plafonnement d'âge.
"Certains ont craint que les entreprises soient obligées de faire travailler les salariés jusqu'à 120 ans", a déclaré à l'AFP M. Jacquat. "Le seul moyen restait le licenciement", a ajouté Benoist Apparu (UMP). "Si on n'avait pas mis d'âge, cela passait inaperçu alors que la mesure était plus dure", a-t-il noté.
Mais, pour Jean Leonetti (UMP), "l'inscription d'une barre (d'âge) est anxiogène".
Après les syndicats, la gauche a mené l'offensive, le
PS jugeant "particulièrement choquant" que "
Nicolas Sarkozy se serve de la crise actuelle" pour "remettre en cause les droits des salariés".
Dénonçant une "provocation", le groupe PS a de nouveau demandé mardi au gouvernement de "retirer l'amendement" et décidé de voter contre le budget.
La polémique a rebondi dans l'hémicycle. "Ce texte ne comporte aucune obligation" pour les salariés, a fait valoir Eric Woerth (Budget). "Ces mesures ne remettent pas en cause l'âge de la retraite (...) Si c'est pour cette raison que le PS appelle à ne pas voter le texte, c'est vraiment qu'il fallait trouver un prétexte", a-t-il lancé.
Pierre Méhaignerie (UMP) a fait part de sa "surprise, inquiétude, et stupéfaction" face à la "caricature" faite par l'opposition.
"Laisser croire que l'âge de la retraite est relevé à 70 ans est indigne de la vie d'un Parlement", a-t-il dit. "Nous avons mis autant d'attention aux hommes et aux femmes qui veulent partir avant 60 ans qu'à ceux qui ne veulent pas avoir la retraite-couperet à 65 ans", a-t-il soutenu.
Mais Jacqueline Fraysse (
PCF) a accusé la majorité d'"avoir posé la première pierre du passage de la retraite à 70 ans, comme si ce sujet ne méritait pas un grand débat public".
Pour Martine Billard (Verts) "sous couvert de volontariat, il s'agit bien de repousser l'âge de la retraite à taux plein de 65 ans à 70 ans".
Autre disposition votée, à l'instigation de Jacques Myard (UMP), la possibilité, pour les pilotes, les stewards et les hôtesses, de poursuivre leur activité jusqu'à 65 ans fait aussi débat. Les syndicats d'Air-France qui, y sont opposés, menacent de faire grève lors de son examen par le Sénat, le 12 novembre.
Avec le budget 2009, le gouvernement entend par ailleurs poursuivre "l'effort de redressement" de la Sécu, en faisant des économies, des transferts de ressources et en créant de nouvelles recettes, comme la taxe sur les complémentaires santé et le "forfait social" de 2% à la charge des employeurs.
Mais le gouvernement a obtenu de sa majorité qu'elle revienne sur l'extension de ce forfait aux parachutes dorés, aux stock-options et aux actions gratuites, décidée en commission.