Résultats provisoires à 20 heures:
Abstention: 59.5 % (soit 595 français sur 1000)
(Pour mémoire, 57.2 en 2004 soit 572 français sur 1000)
UMP: 28.3%PS: 17.5 %
Europe écologie: 14.8%
Modem: 8.7%
Front National: 6.5%
Front de gauche: 6.3%
NPA: 5%
Libertas: 5%
Les gouvernements anxieux au dernier jour des européennes BRUXELLES - Le Parti populaire européen (PPE) de centre droit est donné favori des élections pour le Parlement européen qui prennent fin ce dimanche et dont les résultats s'annoncent négatifs pour une grande majorité de gouvernements sur le continent.
Au terme d'une campagne marquée par les enjeux nationaux et par un certain désintérêt pour la chose européenne, les électeurs de 19 pays sont appelés aux urnes lors de ce quatrième et dernier jour du scrutin.
Les premiers résultats paneuropéens seront communiqués vers 22h00, une heure après les chiffres de l'abstention, attendue en hausse par rapport aux dernières élections alors que, selon un récent sondage, seuls 49% des 375 millions d'électeurs européens se disaient certains d'aller voter.
Le taux de participation en journée en France et en Allemagne semblait d'ailleurs confirmer cette prévision.
A 17h00, 33,18% de l'électorat français s'était rendu aux urnes, contre 33,24% à la même heure il y a cinq ans, quand la participation avait finalement atteint 45,47%.
Outre-Rhin, 20% des électeurs avaient déjà voté à 14h00, soit sensiblement le même chiffre qu'en 2004.
Les projections de vote dans les 27 pays de l'Union européenne laissent entrevoir des équilibres politiques relativement inchangés au sein de l'hémicycle, le PPE étant quasiment assuré de demeurer le plus gros groupe de l'assemblée devant le Parti socialiste européen (PSE).
Comme l'ont confirmé dès jeudi les sondages réalisés à la sortie des urnes aux Pays-Bas, les partis eurosceptiques et d'extrême droite sont toutefois susceptibles d'émerger comme les grands vainqueurs de la consultation en capitalisant sur une vague de défiance contre les gouvernements en place dans le contexte de la crise économique et financière.
Cette progression, conjuguée à la séparation prévue des conservateurs britanniques du PPE, au renforcement des verts et au maintien de l'extrême-gauche, annonce un morcellement de l'hémicycle qui rend improbable toute alliance alternative à la grande coalition PPE-PSE.
ENJEUX NATIONAUXLa ratification espérée du traité de Lisbonne par l'Irlande à l'automne pourrait cependant faire évoluer ces équilibres, alors que les eurodéputés verront leurs pouvoirs s'étendre à de nouveaux domaines de compétence, dont les affaires économiques, l'immigration ou l'agriculture et la pêche.
Ils obtiendraient également la faculté de confirmer par un vote à la majorité absolue la nomination du président de la Commission européenne, une procédure qui, si elle était appliquée au prochain exécutif communautaire, pourrait compliquer la reconduction de José Manuel Barroso.
A plus court terme, les résultats des urnes devraient avoir des répercussions nationales directes, notamment en Grande-Bretagne où le gouvernement de Gordon Brown, remanié cette semaine, se dirige vers une cuisante défaite après le scandale des notes de frais à Westminster.
En Irlande, le gouvernement du Fianna Fail devrait lui aussi être sanctionné dans les urnes alors que le pays traverse une très grave récession après des années d'essor économique.
Cette tendance devrait également être observée en Espagne, en Grèce, en Hongrie ou en République tchèque.
A Malte, l'opposition travailliste a revendiqué la victoire avec 57% des suffrages exprimés contre 40% pour le Parti nationaliste au pouvoir.
Les gouvernements de centre-droit français et italiens devraient quant à eux s'en sortir, de même qu'Angela Merkel en Allemagne, pour qui cette élection a valeur de test avant le scrutin législatif de septembre.
La situation nationale dégradée en Grande-Bretagne pourrait cependant rejaillir plus tôt qu'attendu sur la politique européenne si Gordon Brown venait à être contraint d'avancer les élections générales prévues pour l'année prochaine.
Les conservateurs donnés largement gagnant par tous les sondages ont en effet déclaré qu'en cas de retour à Downing Street, ils convoqueraient un référendum sur le traité de Lisbonne dans le but de revenir sur la ratification britannique, une perspective qui inquiète à Bruxelles.