La France à nouveau touchée par la grippe aviaire
PARIS, 5 juillet - La France a renforcé les mesures de prévention contre la grippe aviaire, qui passent au niveau élevé après la confirmation de la présence du virus H5N1 sur trois cygnes trouvés morts en Moselle.
Dans un communiqué, le ministère de l'Agriculture précise que ces mesures, destinées aux détenteurs de volailles et d'oiseaux d'agrément, s'appliquent à l'ensemble du territoire métropolitain.
Il s'agit des premiers cas avérés de grippe aviaire sur des oiseaux sauvages dans le pays depuis le printemps 2006.
Le laboratoire national de référence de l'Agence française de santé sanitaire des animaux (AFSSA) a confirmé la présence du virus H5N1 hautement pathogène sur trois cygnes trouvés morts sur un étang de la commune d'Assenoncourt (Moselle).
Pour Eugène Schaeffer, président de la Confédération française de l'Aviculture, "le programme de surveillance mis en place en France pour déceler et éradiquer rapidement tout foyer montre bien là toute son efficacité."
"Notre mobilisation est progressive pour se prémunir de l'influenza aviaire dans notre pays", dit-il dans un communiqué. La filière avicole représente 80.000 emplois.
En Moselle, les mesures prises dès mardi dans la zone concernée, avec la délimitation d'une zone de contrôle dans un rayon de 1 km autour de l'étang et d'une zone d'observation de 15 km, sont maintenues.
PRÉVENTION AU NIVEAU ÉLEVÉ
Sur le plan national, les mesures de prévention du risque passent du niveau "modéré" au niveau "élevé" conformément aux dispositions réglementaires.
Les détenteurs de volailles et d'oiseaux d'agrément doivent être protégés afin de prévenir tout contact direct ou indirect avec les oiseaux vivant à l'état sauvage ou faire l'objet de mesures alternatives avec une visite vétérinaire d'évaluation.
Cette visite doit être renouvelée à une fréquence mensuelle dans les 98 zones humides à risque déterminées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage.
En outre, les rassemblements de volailles et d'oiseaux et les compétitions de pigeons sont interdits.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, souligne que "la France n'est pas menacée par une pandémie de grippe aviaire puisqu'il n'y a pas de contamination interhumaine" avec le virus mais appelle à la vigilance.
"Il faut être extrêmement vigilant car la grande pandémie grippale qui a suivi la guerre de 1914, la grippe espagnole, était une pandémie grippale d'origine aviaire", a-t-elle déclaré sur LCI.
"C'est la raison pour laquelle nous sommes à la manoeuvre avec beaucoup de vigilance pour faire en sorte que l'ensemble du système de santé soit prêt à affronter une mutation du virus", a-t-elle ajouté.
Interrogé par LCI.fr, Alain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), s'est déclaré "très surpris" par cette découverte. "Nous ne sommes pas en 'période' de H5N1 - les poussées se font plutôt en hiver -, ni en période de migrations", a-t-il dit.
Tout en attendant plus de précisions, il en appelle aux autorités et à l'opinion publique pour que cette affaire "ne dégénère pas à nouveau en haro sur les oiseaux sauvages."
La France avait décidé fin juin de renforcer son dispositif de prévention et de surveillance des volailles et des oiseaux sauvages après la découverte de cas de grippe aviaire en Allemagne.
Les derniers cas avérés de grippe aviaire H5N1 sur des oiseaux sauvages dans le pays remontent au printemps 2006. Selon les données du ministère de l'agriculture, 62 oiseaux morts avaient alors été révélés positifs au virus.
Un seul élevage avait été contaminé, en février 2006, obligeant les services vétérinaires à tuer plusieurs centaines de dindes à Versailleux (Ain).