Le "tout sauf Sarkozy est "une stupidité", selon François Fillon
PARIS - Le "tout sauf Sarkozy" auquel la gauche et l'extrême-gauche appelle pour le second tour de l'élection présidentielle est "une stupidité", déclare François Fillon, conseiller politique du candidat de l'UMP.
"Le 'tout sauf Sarkozy', qui est surtout une stupidité, a plutôt poussé des électeurs vers Nicolas Sarkozy", a dit sur RTL l'ancien ministre. "Il faudrait que la gauche réfléchisse et qu'elle se dise que la politique, c'est pas la guerre civile."
Il a reconnu que les électeurs auraient à s'interroger d'ici le second tour sur la personnalité des deux derniers candidats encore en lice, Nicolas Sarkozy et la socialiste Ségolène Royal.
"Ils doivent réfléchir à la question de savoir quel est celui qui a le plus d'expérience, le plus de courage, le plus de volonté pour assurer la conduite de l'Etat dans un moment qui va être un moment de réformes", a-t-il expliqué.
"Je crois d'ailleurs que la faiblesse de la gauche est de ne pas avoir suffisamment réfléchi à la modernisation de son projet, de ne pas avoir fait suffisamment son auto-critique, alors que nous, nous avons fait notre auto-critique", a ajouté celui qui semble aujourd'hui tenir la corde pour devenir Premier ministre si Nicolas Sarkozy est élu le 6 mai.
François Fillon a d'autre part estimé que le candidat de l'UDF, François Bayrou, arrivé troisième du premier tour, avait fait "une belle campagne", "réussi à imposer ses idées" et à faire un score "devant lequel il faut s'incliner" (18,5%).
"Il va sans doute jouer un rôle dans la vie politique française. Donc c'est à lui de voir comment il veut le jouer, de quel côté il veut le jouer", a-t-il ajouté.
Il a cependant écarté l'idée de tractations au niveau des états-majors des partis.
"POLE CENTRISTE" ET "POLE DE GAUCHE"
"Maintenant, on va engager le dialogue non pas avec les états-majors mais avec tous les Français, pour les convaincre que le projet le plus compatible avec les aspirations, par exemple de modernisation des institutions qu'exprimaient beaucoup d'électeurs de François Bayrou, c'est le nôtre."
François Fillon a enfin annoncé la constitution d'un "pôle centriste" et d'un "pôle de gauche" pour flanquer le "pôle UMP", qui a vocation à être le noyau dur d'une éventuelle majorité présidentielle autour de Nicolas Sarkozy.
"Nous allons développer à partir de ce matin, autour de Nicolas Sarkozy et à côté du pôle UMP, qui reste naturellement la force principale de la campagne, un pôle centriste avec un certain nombre d'élus du centre qui, d'ores et déjà, ont rejoint Nicolas Sarkozy, et un pôle de gauche, dont Eric Besson sera l'un des animateurs", a-t-il expliqué.
L'ancien secrétaire national du Parti socialiste à l'économie, qui a claqué la porte du PS en pleine campagne du premier tour à la suite de désaccords avec Ségolène Royal et son équipe, a annoncé dimanche soir sa décision de "s'engager" aux côtés du candidat de l'UMP.
"Dans une majorité présidentielle, il y a bien sûr le parti majoritaire, qui est l'UMP, mais il y a de la place pour tout le monde", a déclaré à Reuters le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, qui n'a pas exclu, par exemple, que le "pôle centriste" accueille des membres de l'UDF.
"L'objectif n'est pas de faire marcher le rouleau compresseur. Chacun garderait une personnalité, bien entendu", a-t-il ajouté. "De la part de Nicolas Sarkozy, c'est l'affirmation d'une ouverture."