Elections législatives des 10 & 17 juin 2007

Ségolène Royal ne se représentera pas aux législatives


PARIS - Ségolène Royal ne se représentera pas aux élections législatives de juin dans la circonscription des Deux-Sèvres qu'elle occupe depuis 1988, a-t-on appris vendredi auprès de son ancien diecteur de campagne Jean-Louis Bianco.

«J'ai plaidé contre (une candidature) mais elle était hésitante», a précisé M. Bianco à l'Associated Press. «Elle n'aura aucun mal à exister politiquement».

L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle avait annoncé dès mai 2006 qu'elle ne se représenterait pas dans son fief de la deuxième circonscription des Deux-Sèvres, afin de se mettre en conformité «avant l'heure» avec l'interdiction du cumul des mandats qu'elle souhaitait faire voter une fois élue à l'Elysée. Ségolène Royal est présidente de la Région Poitou-Charentes depuis avril 2004.

«L'heure n'est pas aux polémiques», lance Royal aux socialistes

PARIS - A un mois des législatives, «l'heure n'est pas aux polémiques» ou aux interprétations «dérisoires» ou «inutilement blessantes» de la «défaite» mais à «l'unité», a lancé samedi Ségolène Royal aux socialistes en ouverture du conseil national du PS.

Pour la première fois depuis son échec à la présidentielle, l'ancienne candidate du PS a prononcé le mot «défaite», reconnaissant même que «le résultat n'est pas à la hauteur de ce que nous espérions». Mais elle a mis en garde ceux qui seraient tentés au PS d'intenter son procès à la veille des élections législatives des 10 et 17 juin.

«J'entends ici ou là des interprétations de la défaite. Certaines justes bien sûr, d'autres dérisoires et d'autres inutilement blessantes», a-t-elle regretté, sans citer de noms, devant les quelque 300 membres du conseil national réunis à la Mutualité à Paris. «Le temps n'est pas aux polémiques» et «je dirai pour ma part de ce que j'en pense après les élections législatives», a-t-elle averti.

A l'aube de ce scrutin crucial, Ségolène Royal a appelé les socialistes au rassemblement. «Nous devons rester unis et nous avons entre les mains ce talisman de la fierté et de la volonté des 17 millions d'électeurs» qui ont voté PS au second tour. «La campagne sera conduite par le Premier secrétaire» François Hollande et «j'y prendrai évidemment toute ma part», a-t-elle conclu, avant de quitter le Palais de la Mutualité. «Je suis disponible pour venir faire des réunions».

Législatives: malgré son échec, le PS espère encore sauver les meubles

PARIS - Le PS a sans surprise essuyé dimanche une large défaite au premier tour des législatives malgré un score «honorable» de 27 à 29%. Mais les socialistes et leurs alliés espéraient encore sauver les meubles au second tour, les sondeurs leur promettant une fourchette très large de 60 à 170 députés, contre 149 actuellement.

«Le PS et la gauche font un résultat, certes honorable pour le PS, mais pas suffisant au niveau de la gauche pour nous permettre d'être majoritaires à l'Assemblée nationale», a aussitôt commenté François Hollande, reconnaissant la défaite de la gauche. Le Premier secrétaire du PS s'était assigné comme but «près de 30%» des voix.

Selon les premières estimations, le PS et ses alliés du PRG (Parti radical de gauche) et du MRC (Mouvement radical de gauche) recueilleraient 27 à 29% des suffrages. Aux législatives de 2002, marquées par une «vague bleue», ces formations avaient arraché un peu moins de 27%. Le total des voix de gauche atteindrait selon les sondeurs entre 39 et 40%, contre 40% aux législatives de 2002.

Reste à savoir quelle sera la traduction de ces pourcentages en nombre de sièges dimanche prochain. A cet égard, l'incertitude la plus totale plane. Les différents sondeurs prédisent au trio PS-PRG-MRC une fourchette extrêmement large de 60 à 170 députés sur 555 (métropole), contre 149 sur 577 actuellement. La gauche aurait au total de 69 à 185 élus sur 555, contre 173 actuellement sur 577.

«Il y a encore un enjeu pour le second tour», «l'élection n'est pas finie», a résumé François Hollande, pour qui «toute la question» est de savoir si la majorité de droite «sera ample ou pas». «On peut encore gagner, on peut encore avoir un grand nombre de députés socialistes à l'Assemblée», voulait croire Dominique Strauss-Kahn.

«Le résultat n'est pas acquis», a appuyé Laurent Fabius, pour qui «les projections doivent être prises avec prudence parce qu'il y a eu peu de mobilisation au premier tour». L'ancien Premier ministre a dit espérer que les résultats de la gauche seront «améliorés».

A cet égard, tout pourrait bien dépendre du niveau de la participation dimanche prochain, alors que les appels réitérés à la mobilisation lancés par le PS durant la campagne sont restés lettre morte. L'abstention a en effet battu un nouveau record dimanche pour des législatives avec un taux de près de 40% au premier tour. «C'est trop, c'est trop par rapport à l'enjeu», s'est agacé le N1 du PS.

François Hollande s'est particulièrement adressé aux jeunes et aux catégories populaires qui ont boudé les urnes. «Il y a des majorités écrasantes qui écrasent, des partis dominants qui dominent, des pouvoirs absolus qui gouvernent de façon absolue», a-t-il alerté. Un message repris par l'ex-candidate à l'Elysée Ségolène Royal. «Vous devez venir voter!», a-t-elle lancé, sévère, aux jeunes qui se sont abstenus, se défendant de les «accabler».

«Je lance un appel au sursaut pour l'équilibrage et la mobilisation», a exhorté en écho Laurent Fabius.

Le patron du PS a également fait un appel du pied aux électeurs du MoDem en souhaitant le «rassemblement» de «toute la gauche» et de «tous les républicains» qui sont attachés à «l'impartialité de l'Etat», au «pluralisme», à «la liberté de la presse» et à la «laïcité». Un appel qui rappelle celui lancé par Ségolène Royal aux électeurs de François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle.

Les électeurs du MoDem doivent faire «le choix de la diversité et donc de la gauche», a renchéri le socialiste Manuel Valls.

Résultats (de mémoire...) dans la 3 ème circonscription:

Oissel, Sotteville, Petit Quevilly, Saint Etienne du Rouvray:

M. Bourguignon (PS) 34%
Mme Tafforeau (UMP) 24%
M. Wulfranc (PC) 21%
Les 11 autres candidats ont fait très peu...

Résultats définitifs dans la 3 ème circonscription:


Pierre Bourguignon (PS) 34.44 %, Catherine Tafforeau (UMP) 24 %, Hubert Wulfranc (PCF) 20.55 %, Thomas Marcy (MD) 4.59 %, Martine Cavelier (FN) 4.49 %, Jean-Pierre Girod (Verts) 3.47 %, Christine Poupin (LCR) 3.23 %, Hafidh Bensifi (ALT) 1.26 %, Daniel Dieudonné (LO) 1.09 %, Karin Leroux (PSLE-NC) 0.78 %, Josette Delaistre (MNR) 0.75 %, Alain Fléau (DIV) 0.51 %, Gabriel Calippe (PT) 0.49 %, Eric Bellet (DIV) 0.35 %

Résultats dans toutes les communes de France:
http://www.lefigaro.fr/elections-legislatives-2007/?ppcseid=3913&ppcsekeyword=resultat+legislative

M. Bayrou ne donne pas de consigne de vote pour préserver l'"indépendance" du MoDem

François Bayrou, courtisé par le PS comme par l'UMP pour le second tour des législatives, a choisi de ne pas donner de consigne de vote afin de bien marquer l'"indépendance" de son nouveau Mouvement Démocrate.
Le MoDem a obtenu 7,61% des suffrages dimanche, score largement inférieur à celui du leader centriste à la présidentielle (18,57%) mais qui le place néanmoins en position d'arbitre dans de nombreuses circonscriptions.
"Je ne donnerai pas de consigne de vote", a déclaré mardi à RTL M. Bayrou, expliquant vouloir faire du MoDem "une formation politique nouvelle indépendante, qui ne se plie pas aux raisons ou aux oukases des autres formations".
Et afin d'"éviter toute ambiguïté", il a souligné n'avoir pas rappelé l'ex-candidate socialiste Ségolène Royal, qui lui avait laissé lundi un message téléphonique.
"Si j'avais appelé, j'aurais nourri cette accusation injuste de ceux qui disaient +en fait ils sont passés à gauche+", a-t-il expliqué.
Le fondateur du MoDem, qui avait débattu entre les deux tours de la présidentielle avec Mme Royal, avant d'annoncer qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy, avait été accusé de préparer un changement d'alliance par la majorité des députés UDF, qui l'ont alors lâché pour le candidat UMP.
"Nous sommes indépendants. Il n'y a pas besoin de négociation avec le Parti socialiste. Il n'y a pas besoin de négociation avec l'UMP", a-t-il insisté mardi matin.
Le président délégué de l'UMP, Jean-Claude Gaudin, a en tout cas annoncé mardi que le parti retirait son candidat dans la circonscription de M. Bayrou, qui pouvait se maintenir en forçant une triangulaire. "Il n'y a pas de compromission, il n'y a pas de négociation. C'est un geste que l'UMP souhaite faire à l'égard de François Bayrou", a assuré M. Gaudin.
"Etant donné l'ambiance de la campagne, c'est une surprise", a sobrement commenté M. Bayrou. La décision de l'UMP est il est vrai essentiellement symbolique puisque M. Bayrou, arrivé largement en tête, semblait assuré de conserver son siège.
Dans la seule autre triangulaire possible pour le MoDem, également dans les Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle est en revanche en ballotage défavorable, devancé par son adversaire UMP.
Le MoDem, qui présentait 535 candidats au premier tour, n'aura en tout que six candidats encore en lice dimanche, dont Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis), qui refuse de dire s'il siégera avec M. Bayrou ou avec le Nouveau Centre (UDF ralliés à Sarkozy) s'il est élu.
Dans les circonscriptions où le candidat MoDem est éliminé, le message aux électeurs est de prendre en compte "la personnalité des candidats et la défense du pluralisme".
Donnant une indication de choix, M. Bayrou a par exemple réaffirmé mardi son "estime" pour Dominique Strauss-Kahn, l'ancien ministre socialiste en ballottage dans le Val-d'Oise.
Le MoDem de l'Isère a pour sa part appelé "à faire battre tout candidat condamné par la justice ou représentant un système marqué par la corruption ou les affaires", en allusion à Alain Carignon (UMP).
Dans le Rhône, deux ex-candidats MoDem, dont l'ancien ministre Azouz Begag, ont appelé à voter socialiste, alors que dans la Drôme, le député européen Thierry Cornillet s'est prononcé pour un UMP.
PS et UMP ont regretté l'absence de consigne de M. Bayrou. "S'il est candidat au pouvoir, il faudra bien qu'il trouve des alliés, il ne pourra pas être dans un splendide isolement et attendre que tout le monde vienne à lui", a commenté le porte-parole du PS Julien Dray.
"A force de la tendre, la main, il va me venir des crampes", a pour sa part ironisé M. Gaudin.

L'analyse et les résultats dans votre ville (en bas de page):
http://www.lefigaro.fr/elections-legislatives-2007/20070617.WWW000000075_la_droite_lemporte_le_ps_fait_beaucoup_mieux_que_prevu.html